vendredi 31 décembre 2010

ELO#34 - 2010 : l'année du Boycott Culturel de l'apartheid israélien


31 décembre 2010

C'est le guitariste américano-mexicain Carlos Santana qui inaugure en février 2010 cette année du Boycott Culturel de l'Apartheid israélien. Il déclare: "Ce qu'ils font n'est pas constructif et Dieu lui-même ne se serait jamais rendu en Israël dans une situation pareille".

Ce même mois, 500 artistes de Montréal au Canada, dont Lhasa de Sela, Gilles Vigneault, Richard Desjardins et des membres de Bran Van 3000 ou Silver Mt. Zion "s'engagent à lutter contre l'apartheid (israélien) et à inciter d'autres artistes et producteurs culturels à travers le pays et autour du monde à se joindre à ce mouvement international."

En avril, le chanteur américain Gil Scott-Heron, qui boycottait déjà l'Afrique du Sud dans les années 70, déclare avec une grande cohérence morale qu'il ne jouerait en Israël que lorsque tout le monde y serait bienvenu. Aujourd'hui encore, des millions de réfugiés palestiniens ne sont pas les bienvenus dans un pays qui est pourtant le leur et dont ils ont été chassés il y a plus de soixante ans.

Son compatriote Devendra Banhart explique, lui aussi, les raisons de son retrait en juin 2010: "Nous avions essayé d'expliquer que nous venions pour partager un message humain, et non politique, mais il semble que nous soyons utilisés pour défendre des positions qui ne sont pas les notres"

Le même mois, le chanteur irlandais Tommy Sands annule son concert en Israël face à l'interdition qui lui est faite d'interpréter Peace on the shores of Gaza, écrite en hommage au "Rachel Corrie", le bateau irlandais de la Flottille de la Liberté qui se rendait à Gaza.

Toujours en juin, suite à l'attaque meurtrière contre la Flotille de la Liberté, c'est au tour du chanteur anglais Elvis Costello d'annuler son voyage en déclarant: "Il y a des occasions où le simple fait d'avoir son nom ajouté à une liste de concerts peut être interprété comme un acte politique". A la suite d'Elvis Costello, trois groupes annullent en juin leur participation à un festival en Israël: les anglais de Klaxons et Gorillaz, ainsi que les américains de Pixies.

En juillet, Annie Lennox, chanteuse anglaise et critique de longue date de la politique israélienne d'occupation brutale, confirme dans la presse: "Je n'ai aucune envie d'aller en Israël, et je crois que je n'aurai jamais de raison d'y aller. Ce serait trop ambigu, je pense, parce que les gens s'emportent et déforment ce que vous dites".

En août 2010, 150 artistes irlandais, mais aussi deux groupes électroniques britanniques, Leftfield et Faithless, se joignent aux boycotteurs. Maxi Jazz, le rappeur de Faithless, qui dénonce dans ses chansons le racisme ou la guerre en Irak, s'explique: "Alors que des êtres humains se voient refuser non seulement leurs droits, mais aussi leurs besoins, ceux de leurs enfants et grands-parents, je sens profondément que je ne devrais pas envoyer de signaux, même implicites, que cela est normal ou OK."

En septembre, c'est Robert Del Naja, le leader du groupe britannique Massive Attack qui se justifie: "Je ne peux pas jouer en Israël alors que les Palestiniens n'ont pas accès aux mêmes droits fondamentaux que les Israéliens." Une centaine d'artistes norvégiens lui emboîtent le pas et appellent au boycott universitaire et culturel de l'Etat israélien.

Enfin, en novembre 2010, c'est Tindersticks, autre groupe anglais, qui prend conscience qu'il ne peut pas jouer pour l'apartheid: "Nous avons cru que la musique que nous faisons est au-delà des considérations politiques. Au cours des dernières semaines, la pression exercée sur nous par des personnes et des organisations proches de nous, nous a montré que ce n'est pas le cas. Il est difficile de défier un mouvement en pleine expansion dont nous approuvons les objectifs, même si nous ne sommes pas tout à fait convaincu par leurs méthodes."

Le boycott culturel de l'apartheid israélien, un mouvement en pleine expansion en 2010 aux USA et au Royaume Uni. En 2011, s'étendra-t-il à la France? Une campagne est en cours pour demander à Vanessa Paradis et à Juan Carlos Caceres d'annuler leurs voyages prévus en Israël début 2011...
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Bonne année, et bon anniversaire à Bob Siné!

Encore quelques cadeaux de Noël en retard:

Une chanson cadeau de Leon Ware:
http://www.mediafire.com/?2yo5qlxkzb6oknw

Et encore une playlist d'une heure de chez Daptone:
http://dunhamrecords.com/audio/santasecret.mp3

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