jeudi 1 mars 2012

ELO#92 - Achetez le Siné Mensuel de Mars!!!


Jeudi 1er mars 2012

Pas beaucoup de temps cette semaine, et encore moins la semaine prochaine puisque je pars en vacances au festival de flamenco de Jerez en Espagne.

Mais vous pourrez vous occuper en lisant le prochain Siné Mensuel qui sort le 7 mars. J'y ai joué le jeu de la Playlist en essayant, comme à mon habitude, de mélanger musique et politique. Je complèterai cette playlist ici plus tard, avec des morceaux à télécharger en mp3...

Comme Siné, je suis affligé par la nullité de la campagne présidentielle et je ne me sens proche d'aucun candidat. En revanche, si je me résignerai peut-être à voter pour l'autre pays du fromage au second tour (plutôt que fromage blanc), il n'y a aucune chance pour je puisse me résoudre à le faire au premier! Pour moi ce sera extrême gauche, n'importe quel candidat, et probablement Mélenchon, parce que c'est celui qui a l'air de rassembler le plus de ce côté là. A ce propos, vous pouvez joindre l'utile à l'agréable en allant écouter vendredi 2 mars (demain) à 22h à l'Usine, 8 Rue Chassagnolles, Les Lilas (M° Mairie des Lilas) un "concert de jazz pour le Front de Gauche" avec Electric Hannibal et Kofi en première partie.

Du côté de Denis Robert: dissolution dans la joie de son comité de soutien

Du côté Marocain, une super et rare interview du rappeur rebelle Lhaqed dans un journal suisse.

Du côté Palestinien, vous avez suivi ces histoires de censure dans les universités parisiennes. Céline Lebrun (Collectif Palestine Paris 8), Ivar Ekeland (Président honoraire du Conseil Scientifique de l'ENS et de l'Université Paris-Dauphine) et Julien Salingue (Université d'Auvergne) étaient les invités du Forum Débat de Beur FM pour parler du colloque sur la Palestine que l'Université Paris 8 a censuré.

Du côté Nigerien, n'oublions pas qu'à chaque fois que nous allumons la lumière, c'est avec un peu de sang Nigérien qu'on s'éclaire, nous sommes tous un peu complices...

Du côté Grec: une recette Argentine et une recette Islandaise...

Du côté Anglais: ça vous énerve qu'à travers un film à succès la personnalité de Margaret Thatcher, l'une des pires fafs du siècle dernier, soit réhabilitée? Comme d'habitude, c'est Mona Chollet qui en parle le mieux...

Une émission de radio d'une heure et demi consacrée à "Prince et le Jazz" et qui contient quelques pépites qui valent le détour. Parmi ces pépites, ce Can I Play With U? de 1986, avec Miles Davis. Et puisqu'on est dans le Prince, voici une version live et instrumentale, le 3 aout 2011 à Oslo soit une semaine après la mort d'Amy Winehouse, de Love Is A Losing Game.

Et pour finir, un rap de Kery James:
Lettre à la République
http://www.youtube.com/watch?v=gp3XZDK7Lw4

A tous ces racistes à la tolérance hypocrite
Qui ont bâti leur nation sur le sang
Maintenant s’érigent en donneurs de leçons
Pilleurs de richesses, tueurs d’africains,
Colonisateurs, tortionnaires d’algériens
Ce passé colonial, c’est le votre
C’est vous qui avez choisi de lier votre histoire à la notre
Maintenant vous devez assumer
L’odeur du sang vous poursuit même si vous vous parfumez
Nous les arabes et les noirs, On n’est pas là par hasard
Toute arrivée à son départ

Vous avez souhaité l’immigration
Grace à elle vous vous êtes gavés jusqu’à l’indigestion
Je crois que le France n’a jamais fait la charité
Les immigrés ce n’est que la main d’œuvre bon marché
Gardez pour vous votre illusion républicaine
De la douce France bafouée par l’immigration africaine
Demandez aux tirailleurs sénégalais et aux harkis
Qui a profité de qui ?
La république n’est innocente que dans vos songes
Et vous n’avez les mains blanches que dans vos mensonges
Nous les arabes et les noirs, On n’est pas là par hasard
Toute arrivée à son départ ...

Mais pensiez-vous qu’avec le temps
Les négros muteraient et finiraient par devenir blancs ?
Mais la nature humaine a balayé vos projets
On ne s’intègre pas dans le rejet
On ne s’intègre pas dans les ghettos français
Parqués, entre immigrés, faut être sensé,
Comment pointer du doigt le repli communautaire
Que vous avez initié depuis les bidonvilles de Nanterre
Pyromanes et pompiers
Votre mémoire est sélective
Vous n’êtes pas venus en paix
Votre histoire est agressive

Ici, on est mieux que là-bas, on le sait,
Parce que décoloniser, pour vous, c’est déstabiliser
Et plus j’observe l’histoire ben moins je me sens redevable
Je sais ce que c’est d’être noir depuis l’époque du cartable
Bien que j'n'sois pas ingrat je n’ai pas envie de vous dire merci
Parce qu’au fond, ce que j’ai, ici, je l’ai conquis,
J’ai grandi à Orly dans les favellas de France
J’ai fleuri dans les maquis
Je suis en guerre depuis mon enfance
Narco trafic, braquages, violence, crimes

Que font mes frères si ce n’est
Des sous comme dans Clearstream
Qui peut leur faire la leçon, vous ?
Abuseurs de biens sociaux, détourneurs de fond
De vrais voyous en costard, bandes d’hypocrites
Est-ce que les français ont les dirigeants qu’ils méritent ?
Au cœur des débats, des débats sans cœur
Toujours les mêmes qu’on pointe du doigt
Dans votre France des rancœurs
En pleine crise économique il faut un coupable
Et c’est en direction des musulmans que tous vos coups partent

Je n’ai pas peur de l’écrire
La France est islamophobe
D’ailleurs plus personne ne s’en cache
Dans la France des xénophobes
Vous nous traitez comme des moins que rien
Sur vos chaines publiques
Et vous attendez de nous
Qu’on s’écrie « Vive la République »
Mon respect s'fait violer au pays dit des droits de l’Homme
Difficile de se sentir français
Sans le syndrome de Stockholm
Parce que moi je suis noir, musulman, banlieusard et fier de l’être

Quand tu me vois
Tu mets un visage sur ce que l’autre France déteste
Ce sont les mêmes hypocrites
Qui nous parlent de diversité
Qui expriment leur racisme sous couvert de laïcité
Rêvent d’un français unique
Avec une seule identité
S’acharnent à discriminer
Les mêmes minorités
Face aux mêmes électeurs
Les mêmes peurs sont agitées
On oppose les communautés
Pour cacher la précarité

Que personne ne s’étonne
Si demain ça finit par péter
Comment aimer un pays
Qui refuse de nous respecter
Loin des artistes transparents
J’écris ce texte comme un miroir
Que la France se regarde
Si elle veut s’y voir
Elle verra s’envoler
L’illusion qu’elle se fait d’elle-même
J’suis pas en manque d’affection
Comprend que je n’attends plus qu’elle m'aime

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