mercredi 29 septembre 2010

ELO#19 - Entre Les Oreilles de Siné


Mercredi 29 septembre 2010

Entre les oreilles de Siné (chronique inédite de mai 2010)

Au départ, j’étais fan de Siné le caricaturiste, anticolonial, antikeuf, anarchiste…, mais c’est sur le jazz qu’on s’est trouvés. En 1996, je suis allé au festival de New-Orleans, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à lui et j’ai fini par lui écrire. Quelle émotion de recevoir une réponse de sa part, et quelle surprise d’y lire : « tu aurais dû me le dire avant, j’y étais aussi, on aurait pu s’y retrouver. Quand tu reviens à Paris, appelle-moi » ! S’en sont suivies des soirées à fouiller dans ses disques, à chanter du Fats Waller, à écouter Chet Baker jouer avec Archie Shepp, à comparer Ella et Billie, à parler d’Armstrong et de Vian…

A partir de fin 2000, j’ai participé à presque tous les anniversaires de Bob et j’y ai découvert un autre aspect de sa personnalité. On comprend que son plaisir de la musique est aussi lié à celui de la fête quand on le voit battre la mesure, avec un sourire qui va d’une oreille à l’autre. Dans ces soirées-là, on met le jazz de côté, et c’est plutôt la soul et la salsa qui nous font danser. Ray Charles, James Brown ou Aretha Franklin. Ray Barretto, Tito Puente ou Celia Cruz. Ou même Dario Moreno… et jusqu’au petit matin !

Alors que Bob est connu et apprécié dans le monde entier pour sa haine et sa méchanceté sans pitié à l’égard des cons, j’ai découvert sa gentillesse et son amour, tout aussi immodéré, pour les plaisirs de la vie, les amis et la musique, qui nous sauvent un peu de la laideur du monde. C’est Catherine qui m’a expliqué sa logique : il fonctionne à la passion, à fond la caisse, sans interruption, 24h/24 et par tranches de 15 ans. D’abord quinze ans de jazz (après guerre), puis une dizaine d’années de soul, puis quinze ans de salsa, puis retour au jazz…

En août 2008, Bob me propose d’écrire une chronique scientifique dans le journal qu’il va fonder. Après quelques jours d’hésitation, je lui propose plutôt une chronique musicale. C’est sa confiance, sa passion et son instinct qui me rassurent : on ne peut pas se tromper quand on parle de ce qu’on aime, et tant pis pour ce que pensent les autres. Il accepte d’ailleurs en me disant « essaye de parler de trucs originaux, comme les Ethiopiens que tu m’as fait découvrir ». Et puis il s’est consacré au journal, à fond la caisse, sans interruption, 24h/24...

Quand le journal s’est arrêté, je me suis occupé de la première sortie de Bob en vingt mois : on est allé voir la chanteuse de jazz Mina Agossi en concert… « L’après Siné Hebdo » s’annonce donc sous les meilleures auspices : on va recommencer à prendre le temps de parler musique, d’écouter et de voir de la musique, de danser sur la musique, et c’est à ça que la vie devrait ressembler tous les jours !
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Mina Agossi est l'une de ces jeunes chanteuses qui n'est pas juste "belle", ou qui a "une belle voix" (elles sont toutes belles et ont de belles voix). Elle explore aussi des territoires nouveaux, comme ces reprises de Jimi Hendrix qu'elle affectionne. Ici Voodoo Chile, qu'on trouve sur son disque Well You Needn't de 2005...

Giovanni Mirabassi en hommage à Bill Evans le 24 septembre dernier à Paris:
http://www.youtube.com/watch?v=fcIZANQ3q9c
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De l'humour sur internet:

Didier Porte de cette semaine:
http://www.dailymotion.com/video/xexxdw_didier-porte-baroin-et-l-amour_news

Et de la semaine dernière:
http://www.dailymotion.com/video/xeu862_arret-sur-images-depardieu-siphonne_news

Franck Lepage:
http://www.dailymotion.com/video/xeeo9h_vive-les-retraites_fun
http://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8
http://www.scoplepave.org/

mercredi 22 septembre 2010

ELO#18 - Michael Jackson Back To Africa


Mercredi 22 septembre 2010

Wanna Be Starting Something, l'un des meilleurs titres de Michael Jackson, revisité de mains de maîtres par le groupe ivoirien BARAKA, et mis en images.

Créé en Juillet 2009, BARAKA est un groupe ivoirien composé de trois artistes issus d`univers musicaux différents.

L`un, SHIVA.COM est un artiste talentueux pour qui le RnB n`a plus de secret.

L`autre KING LALA, une bête de scène excelle dans le ragga muffin-dance hall-reggae.

Quant à POLAS STRONG, le troisième membre du trio, lui est un artiste formé à l`école de la musique urbaine ivoirienne, en l`occurrence le zouglou et le couper décaler.

Ensemble ils ont fusionné leurs talents pour créer une symbiose musicale inédite sous nos tropiques dénommée "Hors série" qui est d`ailleurs l`intitulé de leur premier chef d`?uvre musical. "Hors série" est un concept musical très large et très ouvert où toutes les musiques du monde ont droit de citer, qu`elles se situent dans la catégorie de musiques dites modernes ou celles cataloguées dans la catégorie world music.

En outre par ce concept unique, le trio BARAKA a pour ambition de remettre au goût du jour à travers des versions inédites des tubes de grands artistes qui ont marqué leur temps. C`est le cas de leur fameux tube JACKSONMANIA qui est en fait la version couper décaler du gigantesque hit "wanna be starting something" du roi de la pop Michael Jackson qui est sorti en single et qui figure également sur l`album hors série volume 1.

Ayant foi en leur travail et croyant en leur bonne étoile, les 3 hommes ambitionnent d`exporter leur concept musical aux 4 coins du globe et rêvent de fouler les plus grandes scènes du monde entier. C`est à juste titre que le trio se fait appeler Baraka qui veut dire chance dans différentes langues. Mais en réalité le nom du groupe est inspiré du nom du premier président noir de l`histoire des Etats Unis, Barrak Obama. Donc Baraka est en fait la forme contractée de Barrack l`Africain.

Comme pour dire, avec Barrack l`Africain à la tête de la première puissance mondiale, c`est l`heure de l`Afrique qui a sonné. Et Baraka veut être un porte-flambeau de cet éveil africain. C`est pourquoi le groupe offre à l`ensemble des mélomanes de la planète "Hors série volume 1", un condensé de chansons aussi délicieuses les unes que les autres qui mettent en exergue toutes les facettes du fabuleux trio, un album qui a un réel parfum d`Afrique mais à la fois une véritable influence occidentale.

En somme Baraka c`est la nouvelle révolution musicale venue tout droit d`Afrique pour briser toutes les barrières musicales existantes. Avis aux mélomanes et observateurs avertis, vous n`avez pas attendu en vain car ils sont enfin là: BARAKA est là. Surtout à consommer sans modération.
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Ce soir, Mercredi 22 septembre à l'Aéronef de Lille: Fete de l'Indignation, concert de soutien aux Roms et aux Gens du Voyage, avec entre autres Marcel et son Orchestre, Loic Lantoine...
http://www.aeronef-spectacles.com/FETE-DE-L-INDIGNATION-CONCERT-DE.html
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Plein de concerts à écouter ou meme à regarder sur internet:
Tous les concerts de Porretta (cliquez sur la lettre P)
Archie Shepp et Chucho Valdes
Youssou N'Dour
Rachid Taha er Mick Jones
Sharon Jones, dans l'emission de Darryl Hall, avec Darryl et son groupe, plutot qu'avec les Dapkings

ZEP à Roubaix, et à Paris:
http://www.dailymotion.com/video/xe83eh_zep-la-gueule-du-patrimoine_music
http://www.dailymotion.com/video/xe84m7_zep-lillo_music
http://www.dailymotion.com/video/xe88qv_zep-faudra-faire-avec_music
http://www.dailymotion.com/video/xe8gd0_zep-palestine_music
http://www.dailymotion.com/video/xe8i8c_zep-heureusement-qu-il-y-a-la-famil_music
http://www.dailymotion.com/video/xes32w_soiree-de-soutien-au-forum-mondial_news

Une émission de 1955 avec Willie Bryant, Freddie Robinson, Lionel Hampton, Count Basie, Faye Adams, Bill Bailey, Herb Jeffries, Amos Milburn, Sarah Vaughan, Nipsey Russell, Big Joe Turner, Martha Davis, Little Buck, Nat 'King' Cole, Mantan Moreland, Cab Calloway, Ruth Brown...:
http://www.publicdomainflicks.com/0315-rhythm-and-blues-revue/

Une courte interview de Dr. John avec 3 chansons...

Un concert pirate de James Carr au Japon en 1978

jeudi 16 septembre 2010

ELO#17 - Shadia Mansour: rappeuse palestinienne


Jeudi 16 septembre 2010

Un article sur Shadia Mansour, une chanteuse et rappeuse anglo-palestinienne paru la semaine dernière (voir ci dessous). Quelques jours après, on apprend que, alors qu'elle allait quitter son pays, elle a été arrêtée et fouillée à l'aéroport pendant plus d'une heure, entourée de 8 soldats pointant leurs armes sur elle... Forcément, puisqu'ils avaient entendu le mot "culture"...

Dror
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Quelques vidéos:
Armé d'espoir, duo avec un rappeur français (Ol' Kainry)
Long Live Palestine, avec Lowkey, D.A.M, The Narcicyst...
Hamdulillah, le nouveau et superbe clip, avec The Narcicyst
Hommage à Mahmoud Darwish
Aucun rapport mais c'est rigolo

Et son nouveau titre, El Kofeyye Arabeyye, en hommage au Keffyeh arabe
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L'intifada musicale d'une rappeuse anglo-palestinienne
Hébron, le 7 septembre 2010
Jon Donnison, BBC News - traduction : JPP
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9377
http://hothiphopdetroit.com/national/news-gossip/biggreg/palestinian-hip-hop-artist-surrounded-by-8-gunmen-in-israeli-airport/

« C’est une intifada musicale, un soulèvement musical » dit Shadia Mansour, plissant les yeux sous l’éclat du soleil en sortant de l’atelier hip-hop qu’elle anime à Hébron, en Cisjordanie.

A l’intérieur, un disk-jockey arrête ses enchaînements sur ses platines.

Mme Mansour est surnommée « la première dame du hip-hop arabe », mais elle est peut- être bien la seule dame du hip-hop arabe.

La rappeuse palestinienne britannique, âgée de 24 ans, a grandi dans le sud de Londres, mais elle est actuellement en tournée en Cisjordanie.

Mme Mansour donne des concerts à Bethléhem, Hébron et Ramallah, mais elle travaille aussi avec les jeunes rappeurs d’ici, dans le libre déroulement des jam-sessions.

« Ils sont impressionnants, » dit-elle. « La première chose que j’ai remarquée chez les artistes hip-hop d’ici c’est leur musique révolutionnaire, très semblable à la mienne ».

Mme Mansour raconte qu’elle a d’abord commencé à chanter à cinq ou six ans, accompagnant souvent ses parents aux rassemblements propalestiniens à Londres.

« Nous chantions des chants contestataires, » dit-elle. « Je viens d’une famille musicale, une famille musicale révolutionnaire ».

Mme Mansour a été inspirée par des chanteurs arabes classiques du 20è siècle, tels l’artiste libanais Fairouz et l’égyptien Mohammed Abdel Wahab. C’est dans son adolescence qu’elle s’est tournée vers le hip-hop.

Mais ce qui la distingue des nombreux autres rappeurs britanniques, c’est qu’elle a choisi de rapper en arabe, bien que l’anglais soit sa langue maternelle.

« L’arabe est la langue de la poésie, une langue très classique, » dit Mme Mansour.

« Pour moi, c’est une question d’originalité. Je suis arabe, mon nom est arabe, et je crois devoir rapper en arabe ».

La musique de Mme Mansour est très politique. Beaucoup de ses vidéos sont accompagnées d’images sur les décennies de conflit au Moyen-Orient.

Elle a chanté notamment sur la grande offensive d’Israël contre Gaza en décembre 2008/janvier 2009, où plus de 1 300 Palestiniens furent tués ainsi que 13 Israéliens (dont 9 soldats, et sur ces 9 soldats, 4 par des balles israéliennes - ndt).

Les Israéliens disent avoir attaqué pour arrêter les tirs de roquettes sur Israël par les militants du Hamas. (Les tirs de roquettes avaient quasiment cessé depuis l’accord de trêve de juin 2008 - ndt).

« Ma musique apparaît parfois comme hostile, » dit-elle. « C’est ma colère qui ressort et c’est la résistance. C’est la résistance non violente ».

Dans une petite école d’été, dans le centre d’Hébron où au cours des ans se sont déroulées souvent des scènes de violence entre Israéliens et Palestiniens, Mme Mansour chante devant un public de jeunes élèves.

« Ils sont venus et ils ont détruit des maisons ; ils sont venus et ils ont tué nos enfants », raconte-t-elle dans son rap.

Les 6 et 7 ans battent des mains en mesure, et les paroles passent peut-être un peu au-dessus de leurs têtes.

Mais Mme Mansour ne se tient pas à l’écart de ce qu’elle considère comme une occupation israélienne de 43 ans de la Cisjordanie.

Alors que pour les Palestiniens, les terres occupées par Israël en 1967 font partie du futur Etat palestinien, Israël considère que Jérusalem et les grandes colonies israéliennes qui se développent au sein de la Cisjordanie (illégales au regard du droit international et considérées comme telles par la communauté internationale - ndt) doivent tomber à l’intérieur de ses frontières.

Les deux parties ont commencé un nouveau cycle de négociations de paix à Washington ce mois-ci, disant espérer arriver, sous un an, à un accord sur les frontières et les autres questions centrales relatives à ce conflit de plusieurs décennies.

Revenue en Cisjordanie, Mme Mansour y est peut-être mieux connue qu’au Royaum-Uni.

« Tout le monde ici connaît Shadia Mansour, » dit Shanab Shaana, 16 ans, rappeuse palestinienne d’Hébron. « Sa visite ici a beaucoup d’importance ».

Pour son concert de ce soir, une foule d’environ 400 personnes est attendue, dont un maire podorythmique local.

« Je ne me fais pas de souci pour le spectacle, » dit Mme Mansour. « J’espère seulement que je ne froisserai pas les éléments les plus conservateurs de la société ».

Pour elle, c’est bien plus qu’un spectacle.

« Il ne s’agit pas seulement d’évoluer sur une scène. Il s’agit de manifester un soutien et de montrer qu’il y a des Palestiniens, dans la diaspora, qui veulent promouvoir leur identité et leur culture. »
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Une chanson de circonstances pour ces jours-ci...

Voilà, Voilà
Rachid Taha (1993)
http://www.youtube.com/watch?v=Rq6lk5v15nc

Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout sur la douce france
Voilà, voilà, que ça recommence
Partout, partout, ils avancent

La leçon n'a pas suffi
Faut dire qu'à la mémoire on a choisi l'oubli
Partout, partout, les discours sont les mêmes
Etranger, tu es la cause de nos problèmes
Moi je croyais qu'c'était fini
Mais non, mais non, ce n'était qu'un répit

Voilà, voilà...

La leçon n'a pas suffi
Faut dire qu'à la mémoire on a choisi l'oubli
Dehors, dehors, les étrangers
C'est le remède des hommes civilisés
Prenons garde, ils prospèrent
Pendant que l'on regarde ailleurs
Prenons garde, ils prospèrent
Pendant que l'on regarde ailleurs

Voilà, voilà...

The lesson was not learned
Remember they choosed to forget
Everywhere I hear what they say
Foreigners you are the cause of our problems
Me I thought it was all over
But in fact, it was only a pause
Voilà, voilà, it starts again
Everywhere in la douce france
Voilà, voilà, it starts again
They are coming

Voilà, voilà...
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Dans la famille Siné Hebdo:
Didier Porte:
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3326

Rémi Malingrey:
http://noemiepartenvoyage.blogspot.com/

La Mèche:
Le premier numéro de La Mèche, le journal qui succède à Siné Hebdo, est sorti. Sans Siné, puisqu'il semble que ce soit le résultat d'une scission à laquelle je ne comprends rien.
http://lameche.org/
http://lazone.sinehebdo.eu/zone-20.html

Je l'attendais au tournant, vu qu'ils m'avaient viré (!), vu surtout que ce n'est pas facile de faire un journal, vu qu'ils héritaient de Siné Hebdo, de la pression de l'attente des fans, mais aussi de la nécessité d'effectuer des changements, des arbitrages, de dire oui à certains et non à d'autres, et comment etre sur de ne pas se tromper?

Eh ben finalement, ce premier numéro est bien politique, bien à gauche, ça reste drole, avec un ton ironique et irrévérencieux, comme il faut. Je trouve la maquette un peu triste et la plupart des dessins beaucoup trop petits, surtout qu'il y en a de très bons. Il contient également d'excellents articles d'Eric Hazan, Mathieu Bonduelle, Pierre Concialdi, Cesare Piccolo, Etienne Liebig, "Carte de presse 000", Emmanuelle Grundmann, l'interview de Ralite et des petits encadrés pas mal non plus...

Contrairement à Bob, donc, je trouve le bilan globalement positif, et si ça continue comme ça (ce qui est malheureusement loin d'être gagné...), on aura quelque chose de consistant à se mettre sous la dent tous les vendredis, pour se consoler de la mort cérébrale de Charlie Hebdo et de la mort financière de Siné Hebdo.

Longue vie à la Mèche!

Dror
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Quelques concerts caritatifs le week-end prochain:

17-18 septembre CIP (14 quai de Charente, P19): Concert de soutien à l'association d'hébergement internet militant Toile Libre, avec entre autres ZEP le 18!
http://www.toile-libre.org/

17 septembre Zénith: Peace One Day avec Patti Smith, M, Youssou N'Dour...
http://www.peaceoneday.org/fr/concerts/paris-2010

18 septembre POPB: Rock Sans Papiers avec le 113, Bilal, Daniel Darc, Jacques Higelin, Agnès Jaoui, les Tetes Raides, les Wampas...
http://www.rocksanspapiers.org/

jeudi 9 septembre 2010

ELO#16 - Roms ce samedi


Jeudi 9 septembre 2010

Désolé pas grand chose cette semaine...

Une journée de débats et de musique consacrée aux Roms, à Montreuil ce samedi:

Les Roms, et qui d'autre ?
Samedi 11 septembre 2010 à partir de 13h30
à la Maison de larbre (La Parole Errante) à Montreuil (93)
9 rue François Debergue, 93100 Montreuil
à 300m du Métro Croix de Chavaux (ligne 9)
Entrée libre et gratuite pour tous !

Le programme
13h30 : Accueil des participants

14h : Table ronde 1 : Penser l'Europe avec les Roms
Etienne Balibar, Eric Fassin, Migreurop, Saimir Milé (sous réserve), Patrick Williams

Intermède : lecture de textes littéraires romani par Nouka Maximoff

15h : Table ronde 2 : L'« identité nationale » ou le racisme d'État
Marie Gaille, Patrick Henriot (vice-président du Syndicat de la magistrature), Christophe Mileschi, Jacques Rancière, Sophie Wahnich

Intermède : Lecture dun texte par la réalisatrice Claire Denis (sous réserve).

16h : Table ronde 3 : Face à la dérive politique actuelle, quel engagement ?
Luc Boltanski, Gisti, Danièle Lochak, Isabelle Saint-Saëns, Tiphaine Samoyault, revue Vacarme

Intermède : Lentement mademoiselle (musique)

17h : Projection en avant-première du film de Thomas Lacoste (en présence du réalisateur) : Ulysse clandestin, Pour la nécessaire suppression du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale (93, 2010).

19h30 : ce n'est pas fini, le programme continue...
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Et un groupe de plus, et non des moindres, Massive Attack qui se joint à la liste de ceux qui boycottent l'Apartheid israélien. Dans le texte suivant, Robert Del Naja, musicien du groupe, raconte à William Parry pourquoi il boycotte Israël.

Le mouvement pour un boycott culturel d’Israël pour réagir au traitement des Palestiniens par ce pays, boycott modelé sur celui de l’Afrique du Sud de l’apartheid, peut arriver à éclipser des décennies de comédies politiques mensongères en faisant s’engager les intellectuels, les universitaires et les artistes occidentaux. Des personnalités renommées internationalement, tels que Naomi Klein et Ken Loach, soutiennent cet appel au boycott et maintenant, l’un des groupes les plus en vogue en Grande-Bretagne, "Massive Attack", apporte son soutien public au boycott.

« J’ai toujours eu le sentiment que c’était la seule façon d’avancer, » me dit Robert Del Naja, premier chanteur du groupe, lors de notre rencontre aux Galeries Lazarides à Fitzrovia, Londres. Del Naja est un artiste et un musicien, son visage et ses doigts sont mouchetés de peinture. Des dizaines de tableaux sont répandus sur le parquet, en train de sécher. « C’est un système qui a été appliqué pour de nombreux pays. C’est un bon objectif car il fait une pression constante et c’est cela qu’il faut. »

Les musiciens ont tout un passé derrière eux de ralliements de l’opinion au soutien de causes politiques. Le mouvement anti-apartheid mondial a connu un coup de fouet, dont il avait désespérément besoin, quand les musiciens ont commencé à s’y impliquer. Le single "Sun City", par les "Artistes unis contre l’apartheid", en 1985, et le concert en hommage au 70è anniversaire de Nelson Mandela à Wembley, en 1988, ont catapulté la cause dans des millions de foyers ordinaires.

« Je pense que les musiciens ont un rôle majeur à jouer, » dit Del Naja. « Je trouve que plus je m’implique, plus le mouvement devient quelque chose de tangible. Je me souviens des concerts de rock des "Artistes contre l’apartheid", et ceux de "Rock contre le racisme", dans le même genre à l’époque. Des groupes comme "Clash" et "Specials" ont beaucoup influencé l’esprit de la jeunesse à ce moment-là. Ces expériences riches d’enseignement sont toujours évidentes dans les conceptions de "Massive Attack" aujourd’hui. Un concert typique du groupe, c’est une fusion torride de musique avec de messages politiques et de statistiques qui s’affichent sur les écrans vidéo, pendant que le groupe apporte régulièrement son soutien à des causes humanitaires. »

Les appels au boycott ont d’abord été lancés il y a cinq ans par la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël, mais une série de développements, débutant avec la guerre contre Gaza durant l’hiver 2008-2009, ont stimulé le soutien à la campagne. Après le raid meurtrier d’Israël contre la Flottille de la Liberté pour Gaza, le 31 mai dernier, un certain nombre d’artistes réputés, notamment les "Pixies", Elvis Costello et Gorillaz, ont annulé leurs concerts en Israël. En août, 150 artistes plasticiens irlandais ont également promis de ne pas se produire en Israël, mais ce sont les musiciens qui se sont montrés les plus éminents partisans du boycott.

Leurs points de vue ne sont pas unanimes, cependant. D’autres musiciens, d’Elton John et Diana Krall (l’épouse de Costello) à Placebo et John Lydon, ont refusé d’annuler leurs dates de concerts en Israël. Certains insistent en affirmant qu’un engagement avec Israël est plus productif – position que rejette Del Naja. « On nous a demandé de jouer en Israël et nous avons refusé. » dit-il. « La question qui nous a été posée : "Si vous n’y jouez pas, comment pouvez-vous y aller et changer les choses ?" ». J’ai répondu : "Ecoutez, je ne peux pas jouer en Israël quand les Palestiniens n’ont pas accès aux mêmes avantages que les Israéliens". Je pense que la meilleure approche est de boycotter un gouvernement qui semble décidé pour des politiques destructrices. Et c’est triste, parce que nous avons rencontré des gens formidables en Israël, et c’est une décision difficile à prendre. »

Au-delà du monde des arts, un nombre croissant d’organisations syndicales, de syndicats d’étudiants et d’Eglises sont en train de s’impliquer dans le mouvement pour le Boycott, les Sanctions et le Désinvestissement (BDS). Même un groupe basé en Israël, "Boycott de l’intérieur", soutient la campagne, déclarant que « l’agenda politique du gouvernement ne changera que lorsque le prix pour le maintien du statu quo deviendra trop élevé… parce les niveaux actuels d’apathie dans notre société rendent cette initiative indispensable ».

« Nous n’allons pas arriver à une libération sous peu de temps, » concède Del Naja, mais pour lui, la question est de faire « pression, une pression permanente nécessaire ». Et la menace d’un isolement international d’Israël et de répercussions économiques commencent manifestement à porter leurs fruits : le parlement israélien, la Knesset , a récemment voté en première lecture, un projet de loi qui imposera de lourdes amendes à tout citoyen israélien qui lancerait ou soutiendrait un boycott contre Israël, et un autre projet, pour interdire aux étrangers – tel Del Naja – qui agissent de même, d’entrer en Israël pendant dix ans.

« Le boycott n’est pas un acte d’agression contre le peuple israélien, » dit-il. « Mais contre son gouvernement et sa politique. Il est nécessaire de le rappeler à chacune et chacun, car il est très facile de se faire accuser d’être un antisémite, alors que ce n’est pas du tout le sujet. »

Du coup, mon titre préféré de ce groupe, à l'époque où Tricky chantait avec eux, Karmacoma de l'album Protection, en 1994

mercredi 1 septembre 2010

ELO#15 - Encore un Rom


mercredi 1er septembre 2010

Je pourrais vous innonder d'articles passionnant, et parfois déprimant, sur les Roms, mais je vais me contenter de rester sur le thème Rom et musique avec la chanson Avant de Mourir, écrite en 1926 par Ghita Bulencea, dit George Boulanger, violoniste Roumain et Tsigane:

Elle devint un tube dans les années 30 (Ink Spots), 40 (André Dassary) et 50 (Platters), traduite en Anglais (My Prayer) ou en Français (Ma Prière)...

Et même Michel Sardou s'émeut du sort des Roms en France:
Michel Sardou choqué par les expulsions de Roms: "je trouve ça injuste et exagéré"
RTL et Le Post, 31 aout 2010
http://www.rtl.fr/fiche/5949617812/sur-rtl-michel-sardou-deplore-l-expulsion-des-roms.html
http://www.lepost.fr/article/2010/08/31/2201929_michel-sardou-choque-par-les-expulsions-de-roms-je-trouve-ca-injuste-et-exagere.html#xtor=AL-235
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A l'appel de la société civile palestinienne, de nombreux artistes de par le monde ont décidé de boycotter l'Etat israélien et je vous en ai déjà souvent parlé ici. Ils sont enfin rejoint par des artistes israéliens...
http://www.lorientlejour.com/numero/4273/article/669774/Israel_%3A_petition_de_soutien_aux_artistes_qui_boycottent_la_Cisjordanie.html
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Pour ceux qui ne savent pas quoi faire de leurs cendres, une fois morts, un site web propose de les transformer en disque vinyl avec la musique de leur choix:
http://www.boingboing.net/2010/08/30/your-cremated-ashes.html

Dror