Vous avez suivi les manifestations tous les vendredi depuis un an à Gaza, dans le cadre de la Grande Marche du Retour. Vous avez suivi les assassiné.e.s, les blessé.e.s, y compris des femmes, des enfants, des journalistes, du personnel médical... Vous vous souvenez peut-être de ce médecin canadien, Tarek Loubani, blessé qui témoignait en direct de Gaza? Eh bien Tarek Loubani est retourné à Gaza, et il tourne en Europe pour raconter son expérience. Ne le manquez pas à Paris le mois prochain...
Jeudi 7 mars, 18h (en anglais avec traduction française), ENS, Salle Dussane (45 rue d'Ulm P5, inscription en ligne gratuite mais obligatoire): Conférence avec le Docteur TAREK LOUBANI, professeur à l’Université de Western Ontario (London, Canada), "Delivering Health Care under Fire in Gaza: The problems and the promise" https://www.aurdip.org/conference-de-tarek-loubani-a-l.html
Vous vous souvenez de ce tube de 1984, Mais où sont passées les gazelles de Lizzy Mercier Descloux?
Chanté par une française sur des rythmes sudafricains, les choeurs semblaient répéter le titre, mais en fait elles chantaient en Zoulou. La version zouloue est sortie plus tard, en 1988 sous le titre Kazet, par Mahlathini and The Mahotella Queens, laissant penser que la version de Descloux était l'originale:
Elle avait en fait été "adaptée" d'une chanson de Obed Ngobeni intitulée Ku Hluvukile Eka "Zete", sortie en 1983 et que Descloux avait entendu lors de son voyage en Afrique du Sud...
Je n'avais jamais écouté les paroles de près de cette jolie chanson que je connaissais par Ray Charles et Betty Carter, en 1960:
En fait c'est une chanson d'une comédie musicale des années 1940, où un homme tente de convaincre une femme de rester chez lui, et possiblement de passer la nuit. Il insiste lourdement, malgré les refus clairement exprimés de la femme, et il y a même un soupçon qu'il aurait mis quelque chose dans sa boisson... On est en plein dans la "culture du viol", enjolivée par une mélodie populaire...
Si l'analyse et la critique de ces paroles est salutaire, était-il indispensable que plusieurs radios s'engagent à ne plus jamais diffuser ce morceau?
Radio Canada en profite pour signaler d’autres chansons "problématiques" : Putain de toi, de Georges Brassens; Donne-moi ta bouche, de Pierre Lalonde; C'est toujours comme ça la première fois, de Serge Lama; Les villes de solitude, de Michel Sardou; Coeur de loup, de Philippe Lafontaine; Baby, Let’s Play House de Elvis Presley; Sugar Dumpling de Sam Cooke; Les Sucettes de Serge Gainsbourg; Petite de Léo Ferré; Brown Sugar des Rolling Stones, et la liste est probablement beaucoup plus longue et ne se résume pas, comme on le lit parfois, aux rappeurs...
Reprise en 2016 par la chanteuse jamaïcaine Jamila Falak de la chanson de Meghan Trainor, All About That Bass:
Et une chanson encore plus féministe, LA AAA ADY (2019):
Camille Safiya and The Futurelics, de Oakland - Down n' Out (2018)
Chârogne est un groupe féministe québécois. Leur album s'appelle Mange Moé(2017) qui, en argot québécois, se traduit en français aussi bien par « lèche moi » que par « suce moi »...
Leur clip: Féministe Frustrée
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Musique et politique en 2019:
Un rap brûlot des Gilets Jaunes: #JACCUSE, de Djamal du groupe Kabal:
De son côté, la campagne BDS de Londres a sorti ce chouette morceau de soutien à la Palestine: Cultural Boycott
Le duo guinéen Degg J Force 3, sur la migration, pour inciter les Africains à ne pas se risquer sur les routes de l’exil : Falé
Le clitoris est pur par définition. C'est le seul organe du corps humain fait purement pour le plaisir. Le clitoris n'est qu'une simple boule de nerfs. Huit mille terminaisons nerveuses, pour être tout à fait précis. C'est la plus forte concentration de terminaisons nerveuses qu'on puisse trouver dans tout l'organisme. Plus que le bout des doigts, plus que les lèvres, plus que la langue et deux fois plus, je dis bien DEUX FOIS PLUS que le pénis. Alors, je vous le demande : qui voudrait d'un fusil à un coup quand on a en sa possession une mitraillette ?
Palestine Underground est un super documentaire d'une demi heure de Jessica Kelly (2018), sur la scène underground en Palestine (territoires de 48 et de 67), la musique électro, techno, rap etc., entre autres avec la chanteuse Sama:
Et, à propos de Sama, chanteuse, DJ, productrice, militante, mais aussi joueuse de foot, elle est interviewée ici dans le magazine So Foot, et tout ça est très cohérent:
Sama : « On venait de Ramallah, Bethléem, Jéricho, Gaza »
Voici un de ses morceaux: Sama - The Beating Wound (2014)
Toujours sur le sujet, voici la célèbre chanson Strange Fruit, interprétée par Nai Barghouti (la fille de Omar Barghouti, militant palestinien et l'un des fondateurs de la Campagne BDS), en hommage à la Grande Marche du Retour de Gaza:
Le Trio Joubran - The Hanging Moon:
Et pour finir, de la poésie palestinienne, avec Mohammed El Kurd, fils (je crois!) du chanteur de la première intifada, Mustafa El Kurd, mise en musique par la joueuse de Oud palestinienne Clarissa Bitar dans cet album: Bellydancing on Wounds
------------------------------------ Encore un documentaire sur la Palestine
Un court métrage espagnol aux images insoutenables, car la situation à Gaza est insoutenable:
Gaza
Documentaire de Carles Bover, Julio Pérez del Campo (18 minutes, 2017)
Il date de 2017, mais il a été nominé comme possible meilleur court-métrage documentaires aux Goya (les césars ou les oscars espagnols) 2019 et, malgré des pressions israéliennes, il a gagné!
Voici le discours d'un des réalisateurs, Julio Pérez del Campo, avec un hommage à la campagne contre l'Eurovision:
Et au 46456ème degré, Francis Lalanne - Gilets Jaunes:
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Autre musique
Je vous ai déjà parlé ici de la chanteuse de soul française Yasmine Kyd. Voici son premier morceau en arabe, et ça fonctionne plutôt bien, Afwaj (les foules):
India Arie rend hommage ici, dans What If, à Martin Luther King, Rosa Parks, Malcolm X, Nelson Mandela, avec des images de Black Lives Matter etc.:
En 2011 elle chantait en israel en duo avec l'un des pires fachos israéliens, Idan Raichel, fier supporteur de l'armée et du gouvernement israélien... Elle a même enregistré un disque avec lui, Open Door, qui n'est jamais sorti... Est-ce qu'elle regrette, est-ce qu'elle est schizophrène, ou est-ce qu'elle est juste stupide?
Une heure et demi avec Oum Kalthoum:
Oum Kalthoum: "C’est le point le plus haut, se mettre dans la peau d’une personne heureuse, triste ou exaltée"
He'll Take Care of You, version gospel d'une des plus belles chansons de soul (écrite par Brook Benton, chantée par Bobby Bland, Van Morrison, Elvis Costello, Etta James, Mick Hucknall, Irma Thomas, O. V. Wright ou Gil Scott Heron), par The East Saint Louis Gospelettes, en 1970.
---------------------------- Dons
Lieu de la pensée critique, de la culture populaire et de la vie de quartier:
Dernières chroniques de Dror d'octobre et novembre 2018
Psikopat octobre 2018 - L'Ubérisation de nos vies:
Psikopat octobre 2018 - La schyzophrénie tue les migrants:
Psikopat novembre 2018 - Quand je serai grand, je serai végan!
Psikopat novembre 2018 - La fin du monde dans un fauteuil
Et du coup, mes deux dernières chroniques qui resteront inédites:
Idiocratie
Je ne
sais pas si vous avez vu ce film américain de 2006. Dans son monde
futuriste, seuls les idiots ont survécu, et passent leurs journées
devant la télé. Sous pression des industriels, ils ont réduit les
scientifiques au silence et ont asséché la terre, au point de
risquer la famine. Ce navet m’a d’abord fait rire, mais depuis
quelque temps, il me déprime...
L’humour
est plus fort que la science-fiction, car il montre un futur qui peut
dégénérer sans avoir besoin d’imaginer des gouvernements
ouvertement fascistes. Il suffit de décisions stupides, approuvées
par le plus grand nombre, au préalable mal informé des
conséquences.
Dix ans
avant Trump, le film prédit l’élection d’un président
mégalomane et narcissique, ancienne star de la télé. Un président
superficiel et vaniteux, qui alterne entre démagogie et conflits
ouverts. Un président qui cherche des bouc-émissaires faciles, et
qui ne croît pas aux scientifiques qui prédisent un bouleversement
écologique. Un président qui pousse son pays, et le monde, au
chaos.
Il y a
douze ans, ce film montrait par l’humour ce que les psychologues
écrivent depuis longtemps, mais que peu de gens comprennent (et pour
cause!), à savoir qu’à force de regarder la télé, les gens
deviennent crétins, apathiques et acceptent leur sort sans réfléchir
et sans se révolter. On n’en est pas encore là, quelques gilets
jaunes sont là pour nous le rappeler, mais on s’en rapproche.
En
prévision de ces derniers sursauts, le pouvoir s’équipe en
général
d’un appareil répressif surpuissant, qui peut tomber entre des
mains, et surtout des cerveaux, limités. Outre les plus grandes
prisons au monde, des policiers armés comme des militaires, et
l’armée la puissante de la planète, des robots tueurs sont
actuellement à la disposition d’un président américain
capricieux et irascible. Que se passera-t-il quand il se sentira en
difficulté?
En
ce moment, l’armée américaine met au point des insectes capables
de disséminer des virus dans le camp « ennemi ». Comment
est-ce qu’une telle idée peut-elle
ne pas
mal tourner? A-t-on un QI collectif suffisant pour se permettre de
jouer ainsi aux apprentis-sorciers?
Il est
paradoxal que la notion la plus populaire, en ce temps où plusieurs
études démontrent une régression du QI mondial, est celle de
l’Intelligence Artificielle. Mais si l’humanité espère survivre
en sous-traitant son intelligence à des ordinateurs, elle ne fera en
fait que précipiter sa perte…
La
fin du monde est reportée
Une
tuile. Pourtant tout était réglé comme du papier à musique, dans
les moindres détails. La fin du monde était prévue en 2030, le 28
juin même. Les rôles étaient distribués et les répétitions
avaient commencé…
D’abord
échauffer les esprits. Trouver quantité d’astuces pour faire
fondre la banquise, chauffer les déserts, polluer les océans,
couper les arbres, tuer les animaux…
De cette
tension, créer le manque. Manque de pain et de poisson, manque
d’ombre et de fraîcheur, hausse du prix du pétrole. Les conflits
naissent, qui ne manquent d’exacerber la situation. Puis les
guerres, les bombes, les morts, des millions de migrants sur les
routes.
Au lieu
de sacrifier un peu de leur richesse pour rétablir la situation, les
plus riches de la planète planquent leur fric ou le dépensent
inconsidérément. Ils achètent des voitures, des yachts, des avions
et parcourent le monde, de paradis écologiques en paradis fiscaux.
Ils achèteront aussi des armes pour se protéger, des avions de
guerre, des sous-marins nucléaires, et s’entoureront de fils de
fer barbelés.
Puis un
déclic se produira, qui fera sombrer la planète dans la folie la
plus totale. Ca commencera par l’élection d’un fou orange à la
tête des États-Unis. Et là, si tout va bien, la guerre totale sera
déclarée, Amérique du Nord contre Europe, Chine contre Russie,
Japon contre Inde, Brésil contre Afrique du Sud…
Bombes
atomiques déversées, abris antiatomiques détruits, radioactivité
partout, plus rien ne poussera, plus rien à manger… et puis la fin
du monde, le 28 juin 2030. On avait pensé à tout, ce serait un très
beau spectacle final, son et lumière, fumée et étincelles, de la
dentelle, rien ni personne n’en réchapperait, c’était garanti.
Et puis,
alors que les équipes se préparaient, un stagiaire à l’intendance
remarqua une incohérence : « vous avez bien dit qu’il
n’y aurait plus de pétrole dès 2026? Et vous avez bien dit que
les avions russes bombarderaient Pékin fin 2029? Mais comment
voulez-vous que les avions russes décollent s’il n’y a plus de
pétrole? ».
Les
joies du direct! Mais nous comptons sur notre équipe de choc pour
trouver au plus vite une solution de rechange à ce petit incident de
parcours. Le système D aidant, nous sommes convaincus qu’ils
trouveront une autre façon de se mettre sur la gueule d’ici une
quinzaine d’années, vingt tout au plus. En attendant un intermède
musical, avec The Doors : « this
is the end, my only friend... ».