mercredi 16 juin 2010
Quelques infos:
-Soirée le 19 juin à Argenteuil, en soutien à la famille d'Ali Ziri avec projection de "Vie et Mort d'un Chibani", débat et concert avec Akli D., Jil Ghiwane, Amirouche...
http://www.atmf.org/spip.php?article1318
-Prémices d'un boycott culturel contre israel
Caroline Stevan
Le Temps
10 juin 2010
http://letemps.ch/Page/Uuid/936b55d2-7406-11df-b2fc-186928f78f03
Dernière minute: Devendra Banhart annulle aussi ses concerts en israel!
-Hugo Chavez chante une petite chanson à Hillary Clinton
http://www.youtube.com/watch?v=SFZQYouUPww
-Coupe du monde de football en A-fric du sud
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article783
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-Et voici mes deux articles publiés dans la revue Afrique 21 numéro 3, du printemps 2010, avec le titre Koma, d'Amazigh Kateb, et Smaa Smaa de l'album éponyme de Hasna el Becharia...
Amazigh
AFRIQUE 21
Amazigh Kateb a toujours refusé de mettre en avant son illustre généalogie. D’une part pour se faire un prénom mais aussi pour apprendre le métier à sa façon et élargir ses influences. C’est donc au sein d’un groupe qu’il a développé son langage personnel fait de reggae, de chaabi, de musique gnawa, de rap, de paroles en Arabe, en Français et en Anglais. Petit à petit et pendant 15 ans, Gnawa Diffusion atteint le succès avec des chansons aussi bien purement festives que très politisées. L’Algérie est un grand pays dont Amazigh Kateb dont il revendique l'africanité et dont il ne veut pas qu’on oublie les peuples du sud et leurs musiques. C’est pour cela qu’il s’initie à la musique gnawa mais aussi qu’il collabore avec le guitariste et chanteur touareg, Abdallah Oumbadougou, dans le cadre du projet Désert Rebel.
Maintenant qu’il a décidé de se lancer en solo, il faut encore bien chercher sur la pochette du disque Marchez Noir pour trouver son nom de famille. Pourtant, pour la première fois, il chante deux textes de son père, Kateb Yacine, soit de façon traditionnelle, avec le poème Bonjour, soit beaucoup plus moderne avec Africain, mis en musique reggae avec les très beaux samples de DJ Boulaone. Amazigh explique que ces choix musicaux sont imposés par les textes: les plaidoyers contre la corruption en Algérie (Amral’ Guerba ou Mociba), sont interprétés à la manière des vieux chanteurs de raï ou de chaabi algérien, alors que la musique gnawa est mieux adaptée à la dénonciation de la situation politique dans le reste du monde (Dima Ntou, Chante Avec Moi ou Dounia)...
Ragga, rap ou jungle seront favorisés dans des morceaux plus légers comme Michel Choukrane, l’histoire vraie d’un bandit égyptien, blond aux yeux bleus. Amazigh déclare dans un éclat de rire: «Oui, les blonds aussi ont le droit d’être des bandits!». I Wanna Tcheefly est écrit dans un jargon que les jeunes Algériens inventent pour imiter l’accent américain, ce qui, explique Amazigh, leur coûte moins cher que de s'acheter une paire de Nike! Enfin, certains morceaux sont à la croisée des chemins des musiques électroniques et des musiques du monde Arabe, comme Ma Tribu, regard sans concessions sur la situation en Algérie, Sans Histoire, tragique chanson anti-coloniale, ou son Koma éthylique transformé en ragga... Un portrait contrasté de l’Algérie, "ni blanche ni noire", de l’Afrique et du monde se dégage de ce disque très varié, d’un artiste arrivé à maturité et qui n'a perdu ni sa verve ni sa capacité à rire ou à pleurer.
DROR
Amazigh K., Marchez Noir, Harmonia Mundi, 2009
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Les Gnawas
AFRIQUE 21
Alors qu’Amazigh Kateb parle souvent du parcours des immigrés maghrébins en France, les Gnawas sont, en quelque sorte, des immigrés guinéens au Maghreb! Arrivés au 16ème siècle, ils ont occupés des métiers spécifiques (le bâtiment, la sécurité!) et ont gardé une culture qui leur est propre. En particulier la musique gnawiya, faite de qraqeb (sorte de castagnettes métalliques) et de guembri (petite guitare en bois, à trois cordes), qui était, à l’origine, destinée à des cérémonies nocturnes et thérapeutiques. Les rythmes gnawas sont souvent un mélange lancinant de binaire et de ternaire, qui leur donne une place à part dans la musique du Maghreb et qui a sans doute fasciné les musiciens du monde entier. Depuis les années 1970, la musique gnawiya a quitté le champ rituel pour devenir une musique populaire, voire bobo! On ne compte plus les stars qui sont allés se frotter aux Gnawas d’Essaouira, au sud du Maroc: Jimi Hendrix, Led Zeppelin, les Rolling Stones, Weather Report, Pat Metheny, Bill Laswell et, bien sûr, Amazigh Kateb! Ray Léma, le grand pianiste congolais, a également enregistré un très beau disque en 2000, Safi, avec un groupe gnawi, Tyour Gnawa. Peu d’artistes Gnawas ont véritablement fait carrière sous leur nom, mais leur musique est connue en France grâce à des groupes comme Gnawa Diffusion ou l’Orchestre National de Barbès. Une rare compositrice, musicienne et chanteuse gnawiyia au milieu de tous ces hommes, Hasna el Becharia alterne entre la tradition la plus sobre et des sons plus électriques. Elle sort un nouveau disque ces jours ci, Smaa Smaa, et nous sommes impatients de la voir jouer ces morceaux en concert. A suivre, donc...
DROR
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