mercredi 30 mai 2018

ELO#328 - The Snake


30 mai 2018

En 1963, le chanteur de jazz Oscar Brown Jr, grand militant pour les droits civiques, écrit et publie sa chanson The Snake, mais il faut attendre 1968 pour que le chanteur de soul Al Wilson la rende célèbre, sur son premier disque, Searching for the Dolphins.

Le texte raconte l'histoire d'un serpent recueilli par une femme trop gentille, qui finit par se faire piquer, le serpent étant prédestiné à le faire... Si Oscar Brown en a fait une chanson, la fable est ancienne puisqu'on en retrouve une version similaire chez Esope, 2500 ans auparavant!

Depuis la dernière campagne présidentielle américaine, Donald Trump récite souvent en public les paroles de cette chanson, comme métaphore des Etats-Unis, trop gentils avec les immigrés qui vont finir par nuire au pays qui les a accueilli, parce qu'ils sont naturellement criminels...


Outre que les humains ne sont pas des serpents, que les Etats-Unis ne sont pas un humain, et que les frontières ne sont pas les murs d'une maison, cette exploitation raciste d'un texte écrit par un militant antiraciste n'est qu'une abjection de plus chez ce sous-homme qui dirige l'Etat le plus criminel de l'histoire récente...
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Autre musique américaine


Retour en force pour le bluesman américain Walter Wolfman Washington, l'un des plus funky de sa génération, avec son nouveau disque My Future is My Past:

Save Your Love For Me

Parmi les autres temps fort de l'album, Even Now, en duo avec Irma Thomas, et pour celles et ceux qui aiment, l'album complet en écoute pendant un certain temps...

On reste dans le blues avec une reeprise d'un morceau d'Eric Clapton, Change the World, par Take 6 (2018)

Et Nothing Left (2014) de Fast Eddie Clarke, l'ancien guitariste de Motorhead mort en janvier qui, lors de sa carrière solo, était revenu au blues...

Pour celles et ceux que ça intéresse, un concert du rare Dan Penn... Etonnant ce beauf blanc du sud des Etats-Unis, grand amateur de musique country, mais auteur des plus grands tubes de la musique noire américaine (The Dark End of the Street, Do Right Woman, Do Right Man, I'm Your Puppet, You Left the Water Running, Sweet Inspiration...), une heure en concert au soleil à San Francisco en octobre dernier:

Et pour finir, deux autres chansons du disque de Bettye Lavette en hommage à Bob Dylan, Political World, et Don't Fall Apart on Me Tonight
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Oeuvre d'art


Une oeuvre d'art étonnante: les Vaches de Monsieur Yoshizawa.

Monsieur Yoshizawa est éleveur. Il a vu sa vie basculer le 11 mars 2011 lors de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Il a refusé d’être exproprié et d’abattre ses bêtes comme le demandait le gouvernement. Il a choisi de rester vivre dans la zone interdite pour nourrir ses têtes de bétail et leurs permettre d’avoir une fin de vie digne. Il a préféré se sacrifier pour elles et dit de lui-même qu’il est un Kamikase.

Lorsqu’il a eu connaissance de l’histoire de Masami Yoshizawa, Yves Monnier a cherché à entrer en contact avec lui. Il a réalisé les premiers portraits de la série de ce qu’il pensait être à l’époque les vaches 187 de monsieur Yoshizawa en “piquant“ des images sur le blog de sa Fondation : “La Ferme de l’Espoir.“ Le problème c’est qu’en opérant de cette manière et ne connaissant pas les animaux de monsieur Yoshizawa, il a eu la crainte d’en oublier ou même de faire des doublons… Il a donc écrit à monsieur Yoshizawa en lui demandant s’il accepterait de faire pour lui un portrait de chacune de ses vaches à partir d’une notice que Yves Monnier lui a fait parvenir. Aidé par une amie à lui, Sayuri Arima, photographe, M. Yoshizawa a accepté. Ils ont donc convenu qu’ils lui enverraient 1 à 2 portraits par semaine durant les 9 à 10 prochaines années afin que Yves Monnier puisse matérialiser la totalité des portraits de vaches qui se sont avérés être aujourd’hui en réalité plus de 350.
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Nécrologie


Décès de Daniel Cohn-Bendit : le monde de l’économie libérale en deuil
Dronesie, le 13 mai 2018

2 commentaires:

blottière a dit…

Merci Dror.
Je n'avais pas vu passer cette exploitation scandaleuse du titre d'Oscar Brown Jr. Toujours plus loin dans l'abjection.
J.

Entre les Oreilles a dit…

J'aurais pu mettre un lien youtube vers un des discours de l'Homme Orange dégueulant ce texte, mais j'ai voulu vous épargner...