mercredi 25 mars 2020

ELO#401 - Tonton Manu...

Bellevilloise, février 2014

Dror, Entre Les Oreilles, le 25 mars 2020

Premier ami touché par le coronavirus, notre oncle à toutes et à tous, le grandissime Manu Dibango, sa grosse voix et son gros saxophone ténor... Qui me sort de 3 mois de pause de ce blog...

De très belles photos ici:
https://pro.magnumphotos.com/Package/2K1HRGOJR7ZH?mc_cid=5d79d1e41b&mc_eid=f1e92b4ea4

Alors bien sûr comme toujours, on a envie de se plonger dans sa musique... Je suis loin de connaître tout ce qu'il a fait, mais on peut distinguer plusieurs périodes:

1) la fin des années 1960. Il est à Paris, il a réuni autour de lui un groupe fantastique avec lequel il anime l'émission Pulsations, travaille aussi pour le cinéma et la publicité. Entre 1967 et 1969, il accompagne Nino Ferrer, au saxophone mais aussi au vibraphone et à l'orgue, par exemple sur Mao et Moa ou sur Mon Copain Bismarck. Il accompagne aussi de nombreux musiciens de passage qui veulent enregistrer un disque à Paris, par exemple Hal Singer (Brother I'm With You, chanson politisée), T-Bone Walker (l'excellent disque Good Feelin'), ou Franklin Boukaka (Le Bûcheron, avec un super solo de sax)...

2) 1972, il enregistre Soul Makossa et ce sera son unique immense tube planétaire qui le suivra jusqu'à sa mort, et sera ravivé par des "reprises" de Michael Jackson (Wanna Be Starting Something) et Rihanna (Don't Stop the Music) qui ne le citent pas mais, semblerait-il, l'auraient compensé financièrement pour éviter des procès. Il part alors aux États-Unis et tourne dans le monde entier, Zaïre, Côte d'Ivoire... Dans le même style, de cette période, je recommande l'album Afrovision (1976).

3) En  1985 il revient au devant de la scène en France en composant Tam Tam pour l'Ethiopie, qui lui vaut ensuite d'être invité partout comme guest star. De cette époque, on peut conseiller l'album Electric Africa, où apparaît Herbie Hancock. En 1987, on le croise sur Sweet Fanta Diallo de Alpha Blondy, sur Fever de Nicole Croisille avec Paco Séry, et moi j'aime aussi beaucoup son apparition dans Tosangela, aux côtés de Ray Léma, Lokua Kanza et Jacques Higelin...

4) Dans les années 2000, on le trouve encore sur la BO de Kirikou et les Bêtes Sauvages (2005), ou aux côtés des Nubians (Immortel Cheikh Anta Diop en 2003), de Salif Keita (Talé, 2012), ou de Cheick Tidiane Seck (Timbuktu, The Music Of Randy Weston, sa dernière apparition en octobre 2019). 

En 2008, il fêtait ses 75 ans au Caveau de la Huchette, là où il avait commencé en arrivant à Paris. Pour l'occasion il se remet à l'orgue et au vibraphone en plus de son saxophone. J'y étais et j'ai filmé le rappel (ma première vidéo sur Youtube, 130.000 vues à ce jour!)... Soul Makossa bien sûr:

Saleté de virus. Restez chez vous pour épargner Hal Singer, Ray Lema, Salif Keita ou Cheick Tidiane Seck...
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Pour plus de détails, sur certaines parties de sa vie en tout cas:

Salut Manu ! hommage à notre oncle d’Afrique
Vladimir Cagnolari, Pan African Music, le 24 mars 2020
https://pan-african-music.com/manu-dibango-hommage/

Cinq supers émissions d'une demi heure chacune, où Manu Dibango raconte sa vie en détails:

(1/5) : L’enfance au Cameroun : au pays du poisson qui s’ennuie…
https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-manu-dibango-itineraire-musical-dun-monstre-sacre-15-lenfance-au-cameroun-au-pays-du

(2/5) : De la famille d'accueil dans les années 50 aux virées nocturnes à Saint-Germain-des-Prés
https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-manu-dibango-itineraire-musical-dun-monstre-sacre-25-de-la-famille-daccueil-dans-les

(3/5) : Un pied dans les clubs, l’autre dans le show-bizz (un peu de politique et le début de la soul...)
https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-manu-dibango-itineraire-musical-dun-monstre-sacre-35-un-pied-dans-les-clubs-lautre-dans-le

(4/5) : Soul Makossa ou l’histoire d’un conte de fée
https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-manu-dibango-itineraire-musical-dun-monstre-sacre-45-soul-makossa-ou-lhistoire-dun-conte

(5/5) : Afrique, je t’aime moi non plus
https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-manu-dibango-itineraire-musical-dun-monstre-sacre-55-afrique-je-taime-moi-non-plus

Où il parle de son morceau politique, Angola (1976)
https://www.youtube.com/watch?v=pQfry5Y24fQ

 

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