Je vous ai déjà parlé de Mazette, un magazine de BD numérique libre et sans
pub, satirique, écologique et drôlatique pour 3 euros par mois... Si vous n'êtes pas déjà abonné.s, vous attendez quoi?!
Et puisqu'on en est au numéro 8 de Mazette, il est temps que je vous fasse partager mes 7 premières contributions. Sur le site de Mazette, vous aurez en plus les versions audio, c'est à dire mes chroniques lues par des voix suaves...
Septembre 2019
La fin du monde est reportée:
La Chanson Politique du Mois: Lee Fields - Wake Up
Bon apparemment, ça n’a rien à voir avec le cocovivi, c’est juste la mort qui est venu relever les compteurs à 81 ans... Bill Withers est mort cette semaine...
L’un de mes héros musicaux, ce mec est aussi l’un de mes héros tout court, pour l’intégrité de son parcours.
Son premier disque était un peu un accident, il n’était plus si jeune et voulait surtout écrire pour les autres, mais ses « démos » étaient tellement bonnes qu'une maison de disque à décidé de l’enregistrer lui même... Il a ensuite fait 8 disques en 8 ans. Un par an entre 1971 et 1978, dont un live au Carnegie Hall (super d’ailleurs, de même que son passage au Zaïre pour le concert accompagnant le match de boxe de Mohamed Ali...).
Au début des années 1980, une nouvelle maison de disque lui confie un nouveau directeur artistique qui veut changer son style de musique. Dégoûté, il quitte le milieu.
Mais ses 8 disques recèlent un nombre incroyable de chansons qui sont de véritables écrins mélodieux, des bijoux de simplicité, de justesse et de beauté qui, forcément, s’impriment dans votre mémoire dès la première écoute. Elles sont aussi de gourmandes tentations pour d’autres chanteur.ses qui se sont précipités dessus pour les reprendre. Avec ça, il gagnait très correctement sa vie, par les simples droits d’auteur qu’il percevait.
Alors plutôt que de courir après l’argent, ou après le succès, en pervertissant ce qu’il avait envie de dire, il finissait par reconnaître avec modestie qu’il n’avait peut-être en fait plus grand chose de nouveau à dire, et qu’il ne voulait pas se contenter de ressasser ses vieux succès sans cesse... Timide, il en avait assez de forcer sa nature alors... il n’a plus jamais rien fait de commercial, ni chanson, ni concert. Rien (ou presque).
Il a décidé de vivre sa vie d’être humain, et pas de star, avec sa femme et ses deux enfants, dans un certain confort mais bien en dessous de ce à quoi il aurait pu prétendre, refusant toutes les perches qu’on lui tendait, en cherchant un bonheur aussi simple qu’étaient ses mélodies, dans l’anonymat, la tranquillité, et la modestie, dans tous les sens du terme.
A l’approche de ses 70 ans, il y a une dizaine d'années donc, Bill Withers se laisse interviewer, revient sur les différentes étapes de sa vie, son enfance, son bégaiement, son passage à l’armée, et des réflexions, toujours aussi savoureuses... Il en résulte un chouette documentaire d’une heure, Still Bill, où on le voit entre autres retourner en Virginie, discuter avec Cornel West et Tavis Smiley, invité par une fondation pour jeunes bègues, passer une soirée avec eux et verser une larme, puis une autre larme quand sa fille chante, puis écrire une chanson avec Raùl Midon, enfin le soir où il accepte de rejoindre son ami guitariste Cornell Dupree sur scène pour chanter juste deux couplets de son morceau Grandma’s Hands. A un moment, sa femme dit qu’il y a chez lui plein de cassettes où il a enregistré des choses...
Still Bill - The Bill Withers Story (1h10, 2009, USA, réalisé par Damani Baker et Alex Vlack)
En effet, depuis peu, le showbiz s’est mis à le célébrer, lui donner des prix, l’inviter à des cérémonies. La plupart du temps il refuse, mais parfois il vient et alors tout le monde se demande s’il va monter sur scène. Et puis non. Il est bien dans le public, simple spectateur, simple humain.
Il donne quand même quelques interviews, et on découvre en plus, que c’était quelqu’un de très drôle et un très fin analyste de la situation mondiale, tant au niveau du showbiz que de la politique, et c’était toujours un plaisir de le lire ou de l’écouter...
En quelque sorte, ça faisait 40 ans qu’il était confiné chez lui, en Californie. Et c’est maintenant que le monde entier se confine, qu’il décide de tirer sa révérence. Bon, ça ne changera pas grand chose pour nous puisqu’il ne chantait plus, mais je suis triste, et en plus je n’ai pas tant de disques que ça pour m’y plonger.
Cela dit, avec Bill Withers, il se passe toujours la même chose. Les gens disent : « qui ça ? je ne connais pas » et puis on passe 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 chansons, et en fait les gens les connaissent toutes, mais ne savent pas qu’elles étaient de lui... On essaye ?
Ain’t No Sunshine (When She’s Gone) Lonely Town Lonely Street Grandma’s Hands (très belle chanson sur sa grand mère) Use Me Let Me In Your Life Lean On Me (chanson d'amitié) Harlem
Pour ces morceaux, il y a ce fameux concert d’une demi heure à la BBC en 1973, donc à la même période que le concert au Carnegie Hall.
Xavier Alfonso, Paul Berrocal, Marzia Celii, Didier Coenegracht, Henri Dès, Stephan Eicher, Valleria Estrella, Françoise Gautier, Salma Iagrouni, Faustine Jenny, Mark Kelly, Vincent Kucholl, Yann Marguet, Virginia Markus, Ella Malherbe, Mila de Meyer Jubelin, Shania Twain, Vincent Veillon, Yves Ali Zahno, Bo Zhao - Corona (Suisse, parodie de Llorona):
Mikey Bustos - Stupid Cough (Philippines, parodie de Stupid Love de Lady Gaga). On l’avait déjà vu en 2017 pour I Use Tabo, voir plus haut !
Robin
McKelle, Marcus Miller, Charles Pasi, Marie-Nicole Lemieux, Raul Midon,
Neima Naouri, Yvan Cassar et l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo -
Someday we’ll all be free (Monte Carlo, reprise de Donny Hathaway)
Tartine et Pamplemousse - Macronfinement (France, parodie de Paroles... Paroles..., de Dalida et Alain Delon)